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Nuisances sonores à Montpellier : "C’est le bordel jusqu’à 4 h du matin" - Midi Libre

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Avec une affluence record dans les bars à chicha, à Montpellier, les riverains subissent les débordements.

"J’habite au rez-de-chaussée, j’ai mis un drap et un carton sur ma fenêtre en double vitrage pour pouvoir dormir. Malgré ça, à 4 h du matin, le son atteignait 97 décibels dans ma chambre samedi dernier", raconte cette riveraine vivant au niveau de la rue de l’Industrie, excédée comme une grande partie des 80 logements ACM entre la rue Greco et celle de l’Industrie.

Des habitants épuisés

Depuis le déconfinement, ces habitants sont épuisés par " le bordel" nocturne incessant le long de la rue de l’Industrie et de Lantissargues, où sont concentrés trois bars à chicha. Ces établissements autorisés à ouvrir jusqu’à 2 h du matin attirent des centaines de fêtards presque toute la semaine "du mardi au lundi matin", explique les riverains en colère, fêtards dont les comportements entre 21 h et 4 h 30 du matin rendent la vie de ces habitants infernale.

Il y a des bouchons dans la rue toute la nuit, ils mettent la musique à fond

"Il y a des bouchons dans la rue toute la nuit, ils mettent la musique à fond. Ça commence dès 21 h dans les établissements mais aussi dans les voitures, klaxons et appels de phare sans arrêt", poursuit la même riveraine, obligée de prendre des somnifères. Autre problème de taille, les locataires ne peuvent plus sortir de chez eux.

Je suis sortie en pyjama !

"On est en prison chez nous", résume Lætitia. "Les clients de ces bars sont tellement nombreux qu’ils viennent se garer partout jusque dans notre résidence. Ils se mettent même sur nos places de parking. J’ai été réveillée à 3 h du matin pour que je pousse ma voiture alors qu’ils étaient sur ma place. Je suis sortie en pyjama !". Sans compter ceux qui continuent la fête, baffles à fond, voire leurs ébats, ivres et sous substances sur le parking.

"Les clients finissent fracassés dans la rue"

La semaine dernière, épuisée, Lætitia est allée dormir à l’hôtel. Sophie, sa voisine, dont les fenêtres donnent sur la rue de l’Industrie, s’est, elle, repliée chez sa fille. "Les clients finissent fracassés dans la rue, ils crient, se bagarrent…", explique-t-elle.

"On les voit dans la rue aspirer un gaz dans des ballons (le gaz du fou rire ou protoxyde d’azote dont les bennes à ordures débordent de cartouches, NDLR), il y a de la vente de drogue aussi", dit-elle. Ce père de famille qui vit au rez-de-chaussée et paye 50 € par mois de stationnement se gare désormais en dehors de la résidence.

Le grillage qui protège l’immeuble a été défoncé par les demi-tours intempestifs. "Les voitures peuvent reculer chez moi, c’est dangereux." Il craint pour ses enfants. Car la situation empire chaque semaine. Cela va même jusqu’au blocage total de l’unique accès aux 80 appartements de la résidence qui donne sur la rue de l’Industrie, certains ne pouvant plus rentrer du travail ou aller voir leurs proches le soir.

Mon copain a failli se battre

En cas d’urgence, impossible pour un camion de pompiers de passer. Samedi dernier, la tension est montée d’un cran. Une jeune femme confie : "On est rentrés chez nous avec les enfants vers 2 h 30. Des gens garés barraient l’entrée, mon copain a failli se battre, il a fallu un quart d’heure pour pouvoir rentrer chez nous".

Des pare-brise voitures de résidents ont été brisés après que plusieurs véhicules extérieurs, qui obstruaient l’entrée, ont eux aussi été abîmés. "Le gars était nu, il a sorti un cric et s’est mis à crier des insultes aux habitants du bâtiment", raconte un témoin. "On ne veut pas vivre ça", poursuit Sophie qui est chez elle, rue Greco, depuis 13 ans. Cette dernière a décidé de mener le combat avec les locataires en lançant une pétition et en alertant les autorités.

Démarches et banderoles

Depuis plusieurs semaines, les voisins multiplient les démarches pour demander la fermeture des bars à chichas. Une pétition a recueilli plusieurs dizaines de signatures. Et pas moins de six plaintes déposées à la police.

Un courrier a été envoyé le 15 juin au préfet pour réclamer une intervention des forces de l’ordre. ACM et la Ville ont également été alertés. "On n’a aucun retour", déplore Sophie, au bord de la dépression nerveuse. "On n’arrête pas d’appeler la police mais ils en ont marre. On nous répond "On ne peut pas venir on n’est pas assez nombreux"". Alors vendredi 3 juillet, le collectif a placé des banderoles "Stop au bruit". Arrachées depuis.




July 06, 2020 at 01:00PM
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